Le mouvement des Femen serait officiellement né en Ukraine en 2008 à l'initiative d'Anna Hutsol et d'Inna Shevchenko. La motivation de ces jeunes femmes de moins de trente ans reste obscure et difficilement compréhensible car ces représentantes de la jeune génération, qui prétendent lutter contre la « dictature » du patriarcat et des religions, ont grandi dans une république européenne et démocratique. Fin 2011, Inna Shevchenko décide d'instruire les féministes françaises en ouvrant une annexe dans la capitale et en y important son discours et sa méthode. Un nouveau féminisme qui s'attache à la forme plus qu'au fond vient de naître. Dans un premier temps, les premières Femen françaises se feront connaître médiatiquement seins nus, de manière très opportuniste sur deux thèmes: les religions (ou plutôt deux religions des trois religions monothéistes) et la controverse nationale qu'est le mariage pour les couples de même sexe.
Pseudo-combat contre les religions
Le 12 février 2013, les Femen de France profitent de la démission du Pape Benoit XVI pour perturber de manière musclée et injurieuse les catholiques pratiquants de Notre-Dame. Hurlant à moitié dévêtues "In Gay we trust", "homophobe dégage" et surtout "Pope no more", elles souhaitent faire passer un « message » au patriarcat religieux. Monseigneur Jacquin a porté plainte le 13 février. Manuel Valls et Bertrand Delanöe ont condamné leurs actions. Elles manifestent ensuite devant les ambassades d'Egypte et de Tunisie, pour soutenir deux d'entre elles appartenant aux pays arabo-musulmans :Alya al mahdi - activiste égyptienne de 21 ans - qui a diffusé une photo d'elle le corps entièrement nu - et Amina Tyler femen tunisienne de 20 ans aux seuls seins nus et avec deux slogans "Fuck your Morals" et "Mon corps m'appartient et n'est l'honneur de personne". Ces actions ont provoqué la colère des religieux de ces pays. Un reportage très engagé réalisé par deux militantes féministes, Caroline Fourest et Nadia al Fany est intitulé " Femen, nos seins, nos armes". Il nous informe sur le sort d'Alya al Mahdy : celle-ci a dû fuir en Suède. La fondatrice de Femen France s'est confiée à Paris Match le 15 avril dernier : «Amina s’est enfuie de chez elle par ses propres moyens». Inna publie sur facebook une vidéo de mauvaise qualité : un échange avec Amina, dans un anglais peu audible, est supposé prouver sa libération. En effet, elle est désormais blonde platine et a même, le 29 avril dernier, essayé de perturber, toujours seins nus, sans succès, le congrès organisé par le Président tunisien. Congrès dont le but était selon ses propres déclarations de sensibiliser les élites nationales au danger islamiste. Durant leur campagne de soutien «Free Amina» le 3 avril dernier, trois Femen françaises supposées être de confession musulmane, seins nus mais cagoulées, brûlent le drapeau salafiste devant la grande mosquée de Paris. Cette action est relayée exclusivement dans la presse écrite et sur les réseaux sociaux. Cet acte suscita un mouvement de solidarité avec le réseau tunisien dans les autres pays nord-africains : les réseaux marocain et algérien venaient de naître.
En France et comme partout dans le monde, jusqu'à aujourd'hui, des trois religions monothéistes les Femen ont toujours épargné le judaïsme. Aucune action ni manifestation n’a été relevée par la presse internationale ou nationale à l'encontre de rabbins interpellés ou devant des synagogues. Aucune photo ou vidéo sur leur profil social, aucune attaque ou contradiction contre cette religion. Sur le modèle français, le réseau «seXtrémiste» belge naît le 28 mars 2013, utilisant les même discours, mêmes méthodes, mêmes slogans et surtout visant mêmes cibles. Le 24 avril, nos flamandes attaquent Monseigneur Léonard en conférence à l’université libre de Belgique lors de leur campagne «stop homophobia», en lui jetant de l’eau bénite et l’insultant en raison de ses positions connues sur l’homosexualité et l’abstinence.
"In gay we trust" : agitations pro-mariage homosexuel
Le 16 décembre 2012, nos activistes utilisent l’agitation créée par le projet de loi sur le mariage homosexuel afin d’exposer leurs slogans aussi vulgaires que creux tels que «Marie marions-nous», «fuck god / church» ou «saint-esprit étroit». Trois Femen francophones sont promues dans les médias. Eloïse Bouton dont l’activité « légère » et rémunératrice a déjà été révélée sur le site d’E&R, se déclarait journaliste « freelance » et rédactrice. Il y a également Elvire Duvelle-Charles se présentant comme réalisatrice et assistante de production cinéma et Andromak «Pifour» qui se dit aussi réalisatrice auteure, accessoirement tatoueur. Cette dernière, homosexuelle assumée, est particulièrement masculine.
Le 5 mars 2013, Galia Ackerman publie chez Calmann-Lévy un ouvrage éponyme de 260 pages retraçant le parcours et le combat des Femen depuis 2008. Officiellement, la fondatrice, épaulée par Galia Ackermann, déclare que le mouvement Femen international serait financé par les seuls bénéfices des ventes de leurs produits dérivés, ce dont on peut fortement douter au vu des moyens dont ils disposent, notamment leur local Parisien. La forme comme le fond du combat des néo-féministes aura au moins permis de constater une énième fois la supériorité du pouvoir médiatique.
Le 12 mai 2013 à 18h, les Femen déclarent sur leur blog et profil officiel que quatre d’entre elles, Inna, Oksana, Sarah et Pauline, ont été arrêtées et mises en garde à vue pour « exhibition sexuelle » lors de leur manifestation contre le «nazisme» du 1er mai dernier place des Pyramides à Paris.
En attendant un éventuel procès, quatre siècles séparent la toujours très actuelle morale de la fable de La Fontaine de l’avènement des Femen: «Selon que vous serez femmes saines d’esprit ou femen dénudées, les jugements de cour vous rendront blanches ou noires.»
Dounia - Initialement publié sur le site d'E&R Midi-Pyrénées le 19 mai 2013.
Photographie : Devant la Grande Mosquée de Paris, le 3 avril 2013.
Vidéo sur le sujet par ERTV
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